“Quelles sont les nouvelles?”
“Les nouvelles sont bonnes,” dit le Superviseur des Agents de Santé Communautaires (ASC) Oulaï Rostand Lewis, alors qu'il accompagne l'ASC Muso Nadeige Mobio pendant ses visites à domicile. Au début de la visite, il continue à échanger des civilités avec les membres de la communauté en Attié, l'une des langues locales de la Côte d’Ivoire. Les civilités sont importantes ici à Diapé.
Dans cette petite ville de 7 000 habitants, la nouvelle des soins sans frais s'est rapidement répandue comme une traînée de poudre depuis le lancement des opérations de Muso en mars. En effet, après seulement deux semaines du lancement de notre site test, nous avons constaté une augmentation de plus de 10x des visites de patients, notamment pour les femmes enceintes et les cas de paludisme.
Au fur et à mesure que les visites à domicile se poursuivent, Nadeige prend les devants, interrogeant les patients sur leur santé, celle de leurs enfants, et les informant des mesures de prévention contre le paludisme. "Personne n'est malade chez nous", dit une femme assise sur sa veranda pendant qu'elle tresse ses cheveux avec des extensions rouge vif, "mais j'ai entendu dire qu'il y a une femme malade dans cette maison". Elle désigne la maison située derrière la sienne.
Nadeige se dirige rapidement vers la maison des voisins. Au bout de quelques minutes, une femme sort de la pièce et s'assied sur un banc dans la cour. Il s'avère que Nadeige l'avait vue quelques jours plus tôt et l'avait référée au centre de santé, mais cette fois, ses symptômes avaient changé. La première fois qu'elle a été examinée par l'ASC, elle se plaignait d'un mal d'oreille. "Quand je suis allée au centre de santé, ils m'ont examinée et m'ont donné des médicaments gratuitement", raconte-t-elle. "Mon mal d'oreille a disparu le même jour, mais le lendemain, je me suis réveillée avec un mal de tête intense et des boutons partout sur le corps". Elle a tendu les bras et montré son visage, qui avait été recouvert d'une substance blanche et boueuse, certainement pour atténuer les démangeaisons.
Nadeige est formée pour détecter et traiter une série de maladies — dont la femme ne semblait pas souffrir — et pour orienter les patients vers le centre de santé pour des soins plus poussés, si nécessaire. Quelques heures plus tard, le mystère était résolu : Nadeige et Oulaï ont rencontré la patiente aux portes du centre de santé, où elle venait d'être diagnostiquée avec la varicelle et où elle a reçu des conseils et un traitement pour soulager son malaise jusqu'à sa guérison.
À 14 heures, après avoir terminé leurs visites supervisées de la journée, Nadeige et Oulaï s'installent sous la véranda du centre de santé pour tenir leur séance de feedback individuel — un élément clé du modèle de Supervision 360° de Muso. C'est l'occasion pour le superviseur et l'ASC d'exprimer leurs préoccupations, de poser des questions, de suggérer des améliorations et de féliciter sur le travail fait.
Après seulement trois mois du lancement des opérations de Muso à Diapé, Nadeige et Oulaï s'accordent à dire qu'il y a une acceptation générale des ASC et de leur rôle d'agents de santé au sein de la communauté.
"Au début, je n'étais pas sûre que les gens nous accepteraient chez eux. Je ne savais pas s'ils seraient à l'aise pour répondre à des questions sur leur santé, mais en général, les gens ont été très accueillants", explique Nadeige.
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