Tata Doumbia se fait contrôler pour la malnutrition avec la bande de Shakir lors des visites à domicile.
Au mois d’août, Muso a organisé une formation à Madinani à destination d’une centaine de professionnels de santé sur le traitement/la prise en charge de la malnutrition infantile. En Côte d'Ivoire, le district de Madinani présente des taux élevés de malnutrition infantile, qui peuvent être attribués à des lacunes dans la formation des prestataires et à la disponibilité limitée des médicaments nécessaires au traitement/à la prise en charge. D’ailleurs, la dernière formation du personnel de santé du district sur le diagnostic et le traitement de la malnutrition infantile remonte à 2019 — il y quatre ans. Étant donné que le personnel des centres de santé publics en Côte d'Ivoire change généralement de poste tous les deux ans, la majorité d’entre eux ne sontpas formés à ces protocoles essentiels. Pour combler cette lacune, Muso a apporté un appui technique et financier et a organisé deux sessions de formation en août pour le personnel des cliniques et les Agents de Santé Communautaire (ASC). Ces sessions visaient à former les participants au diagnostic des cas de malnutrition, à la distinction entre la malnutrition modérée et la malnutrition sévère, et à l'administration de suppléments, tels que ‘’Plumpy Nut’’ et ‘’Plumpy Sup’’, après le diagnostic.
En outre, grâce à ses efforts de plaidoyer auprès du gouvernement ivoirien, Muso a réussi à obtenir l'autorisation pour les ASC de traiter la malnutrition directement au sein de la communauté, une pratique qui n'avait pas été autorisée auparavant dans les protocoles nationaux. Bien que le Programme National de Nutrition (PNN) ne soit pas fondamentalement opposé au traitement communautaire de la malnutrition, il fait état d'expériences passées où les ASC ont mal diagnostiqué certains cas de malnutrition. La position du PNN a aussi été fortement influencée par l'accent mis par l'OMS sur la plus grande précision du diagnostic de la malnutrition basée sur les mesures du poids et de la taille - en raison des inexactitudes potentielles associées à la bandelette de Shakir (il peut y avoir une légère marge d'erreur, en particulier lorsqu'elle indique un résultat jaune) - qui ne peut être effectuée qu'au niveau du centre de santé. Au troisième trimestre, un accord a été conclu entre Muso et le PNN, stipulant que les ASC peuvent désormais traiter les cas de malnutrition au sein de la communauté, mais ils doivent d'abord les signaler aux centres de santé primaires.
Une fois le diagnostic validé par les centres de santé, le personnel fournira aux ASC les compléments nécessaires pour traiter l'enfant directement au sein de la communauté. Cette nouvelle approche élimine les barrières géographiques et infrastructurelles, et réduit les retards d’accès à ce traitement essentiel pour les enfants.
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